Résumés sur les épidémies

De 2016 à aujourd’hui – Ouganda

En mars 2016, un boucher du district de Kabale dans l’ouest de l’Ouganda s’est rendu dans un hôpital local avec des symptômes de maux de tête, de fièvre, de fatigue et de saignement, puis a ensuite été testé positif à la Fièvre de la Vallée du Rift (FVR). Le centre de prévention et de contrôle des maladies (CDC) a envoyé des épidémiologistes au district pour aider le ministère ougandais de la Santé dans le cadre de l’enquête épidémiologique sur cette petite épidémie localisée de trois cas confirmés et de deux cas probables. En collaboration avec l’Institut ougandais de recherche virologique (Uganda Virus Research Institute, UVRI) et avec le ministère ougandais de la Santé, l’équipe du CDC a mené une étude sérologique chez les animaux et les humains et a également évalué les connaissances, les attitudes et les pratiques des résidents concernant la FVR. L’équipe a recueilli des échantillons des vaches, des chèvres et des moutons et a interrogé et testé 650 résidents du district. Une campagne éducative coordonnée ciblant la population en général, les fermiers, les bergers et les bouchers a été lancée et des affiches d’information ont été créées pour ces groupes. Il s’agissait de la première identification du VFVR en Ouganda en 48 ans ; depuis lors, au moins 10 autres épidémies ont été identifiées en Ouganda. Une détection rapide des cas, des tests de laboratoire rapides effectués à l’UVRI et la présence d’équipes d’intervention rapide pré-formées et bien préparées ont facilité un confinement et un contrôle rapides de ces épidémies.

Les références:

Shoemaker et al. First laboratory-confirmed outbreak of human and animal Rift Valley fever virus in Uganda in 48 years. Am. J. Trop. Med. Hyg., 100 (3) (2019), pp. 659-671external icon

Nyakarahuka et al. Ten outbreaks of rift valley fever in Uganda 2016-2018: epidemiological and laboratory findings. Intl J of Infectious Diseases. 79 (4) (2019)external icon

WHO AFRO Weekly Bulletin on Outbreaks, Week 52 (29 December 2019) pdf icon[PDF – 2.68MB]external icon

2019 – Mayotte (France)

En janvier 2019, la France a informé l’OMS de cinq cas humains de la FVR diagnostiqués sur l’île de Mayotte par l’intermédiaire du Système d’alerte précoce et de réponse aux maladies transmissibles de l’Union européenne, avec le début des symptômes datant de novembre à décembre 2018. De novembre 2018 à mai 2019, 129 cas humains confirmés de FVR et 109 foyers animaux ont été signalés à Mayotte. Les cas humains de FVR comme les foyers animaux étaient principalement situés dans le centre et le nord-ouest de l’île principale Grande-Terre, bien qu’à la fin de l’épidémie (de la fin mars jusqu’à mai 2019), quelques foyers animaux ont aussi été détectés dans l’est de Grande-Terre et dans Petite-Terre de Mayotte.

WHO Disease Outbreak News, 13 May 2019. Rift Valley fever in Mayotteexternal icon

2018 – Kenya

En juin 2018, le ministère de la Santé du Kenya a confirmé une épidémie de la FVR. Un total de 26 cas humains a été signalés dans les comtés de Wajir (24 cas, y compris le premier patient) et de Marsabit (2 cas), y compris sept cas confirmés et six décès (taux de létalité = 23 %). Un nombre élevé de décès et d’avortements parmi le bétail, y compris des chameaux et des chèvres, a été signalé dans les comtés de Garissa, Kadjiado, Kitui, Marsabit, Tana River et Wajir. Les personnes vivant dans ces pays auraient consommé de la viande d’animaux morts ou malades.

WHO Disease Outbreak News, 18 June 2018. Rift Valley fever in Kenyaexternal icon

2017 – Gambie (signalé par le Sénégal)

En janvier 2018, le ministère sénégalais de la Santé a informé l’OMS d’un cas de la FVR chez un résident de la Gambie évacué médicalement vers Dakar, au Sénégal. Le patient avait développé des symptômes le 10 décembre 2017 alors qu’il était en Guinée-Bissau, était revenu à Banjul, en Gambie, avait été évacué médicalement le 25 décembre, puis était décédé le 31 décembre. Un échantillon de sang du cas avait été analysé à l’Institut Pasteur à Dakar et s’était avéré positif pour l’IgM contre le virus de la FVR.

WHO Disease Outbreak News, 26 February 2018. Rift Valley fever in Gambiaexternal icon

2016 – Angola (signalé par la Chine)

En juillet 2016, le point focal national RSI de la Chine a notifié l’OMS d’un cas importé de la FVR. Le patient travaillait à Luanda, en Angola. Aucun antécédent de déplacement à l’extérieur de Luanda n’avait été signalé. Le patient avait présenté des symptômes en Angola et cherchait un traitement médical dans un hôpital en Angola, mais il était retourné en Chine peu après. Un échantillon du cas avait été testé positif à la FVR au centre municipal de prévention et de contrôle des maladies de Pékin (CDC de Pékin) et avait été confirmé le jour même au centre de prévention et de contrôle des maladies de la Chine (CDC de la Chine).

WHO Disease Outbreak News, 2 August 2016. Rift Valley fever in Chinaexternal icon

2016 – Niger

À la fin du mois d’août 2016, les autorités sanitaires de la région de Tahoua au Niger ont signalé des cas de maladie fébrile, incluant des syndromes hémorragiques chez l’homme, ainsi que des maladies et des avortements chez les ruminants. Des tests diagnostic effectués à l’Institut Pasteur à Dakar, au Sénégal, ont confirmé le diagnostic de fièvre de la vallée du Rift. En date du 5 décembre 2016, le bureau de l’OMS pour le Niger a signalé un total de 348 cas suspects de FVR chez l’homme (dont 17 confirmés en laboratoire), avec 33 décès. Aucunes données sont disponible sur la morbidité et la mortalité animales due à la fièvre de la vallée du Rift pendant l’épidémie.

Du personnel du Ministère de la santé publique, du Ministère de l’agriculture / de l’élevage, de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et de l’agriculture (FAO), de l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE), d’ALIMA (Alliance pour l’action médicale internationale) , ainsi que d’autres organisations ont participé sur le terrain à la réponse à l’épidémie.

D’après l’analyse des risques posés par cette épidémie (publiée par la FAO en mars 2017) : «Les mouvements des animaux, les échanges et les changements climatiques sont les principaux facteurs de risque de la FVR en Afrique de l’Ouest». Au début du mois de décembre 2016, L’analyse des données sur la maladie a suggéré que cette flambée de la fièvre de la vallée du Rift était de taille modeste et qu’il fallait explorer d’autres étiologies pour expliquer le nombre de cas observés.

Les références:

WHO: Disease Outbreak News, 29 September 2016. Rift Valley Fever in Nigerexternal icon and unpublished WHO Situation Reports.

FAO: Rift Valley Fever in Niger: Risk assessment pdf icon[PDF – 1.66MB]external icon, March 2017.

ALIMA: https://www.youtube.com/watch?v=9joq-Ghqghc.

2015 – Mauritanie

Entre septembre et novembre 2015, le diagnostic de 31 patients hospitalisés en Mauritanie et présentant une forme grave de fièvre de la vallée du Rift (FVR) a été confirmés par le laboratoire. Huit personnes au moins sont décédées. Les cas cliniques provenaient des régions de Kiffa, Magta lahjar, Tidjikja, et Aleg.

Les références:

Boushab et al., Severe, human illness caused by RVF in Mauritania. 2015external icon. Source: Open Forum Infect. Dis. 2016, advance publication.

2013-2014 – Mauritanie et Sénégal

Au début du mois de septembre 2013, des gazelles dorcas (Gazella dorcas) et des ruminants domestiques du nord de la région de Saint Louis au Sénégal ont été confirmées positives pour la fièvre de la vallée du Rift (FVR) par test moléculaire (RT-PCR). La surveillance épidémiologique a aussi permis de détecter des cas humains dans la ville de Dakar et dans les régions de Linguere, Mbour et Kedougou. Au Sénégal, l’épidémie coïncidait avec les préparations pour la fête de l’Eid-el-Kebir, célébration musulmane annuelle. En Mauritanie, des cas de FVR ont été décrits chez des dromadaires et des petits ruminants dans 5 régions entre septembre 2013 et Janvier 2014.

Les références:

RVF notifications Mauritania Senegal, 2013-2014external icon. Source: World Organization for Animal Health (OIE).

Sow et al., Widespread RVF emergence in Senegal, 2013-2014external icon.Source: Open Foreum Infect. Dis. 2016, 3-33.

2012 – Mauritanie

En octobre 2012, le Ministère de la Santé de Mauritanie a déclaré une épidémie de fièvre de la vallée du Rift (FVR) ayant débutée en Septembre. Un nombre inconnu, mais important, de ruminants, ainsi que plus de 34 cas humains, dont 17 mortels, ont été rapportés dans 6 régions (Assaba, Brakna, Hodh Chargui, Hodh Gharbi, Tagant et Trarza). La plupart des cas humains avaient dans leurs antécédents des contacts avec des animaux dont certains étaient malades. Aucun virus de la FVR n’a pas être isolé des moustiques capturés.

Les références:

RVF in Mauritaniapdf icon[PDF – 2.76MB]external icon. Source: WHO Wkly Epidem. Rec. 2012, 87-438.

Sow et al., RVF outbreak Southern Mauritania, 2012. Source: Emerg. Infect. Dis. 2014, 20-296.

2009-2011 – Afrique du Sud et Namibie

Faisant suite à de nombreux petits foyers de fièvre de la vallée du Rift (FVR) en 2008-2009, une épidémie massive a eu lieu en République d’Afrique du Sud en 2010 et 2011. Plus de 250 cas humains, dont 25 mortels et, plus de 14.00 cas parmi le bétail avec 8.000 morts ont été signalés. Des tableaux de complications hémorragiques et de signes d’hépatite ont été décrits dans les formes sévères. L’analyse des facteurs de risques a montré que la majorité des patients avait une histoire de contacts professionnels directs avec des ruminants infectés par le virus de la FVR. Entre mai et juillet 2010 en Namibie, des foyers de FVR ont été rapportés aux autorités sanitaires du pays. Le virus de la FVR qui circulait en Namibie était identique à celui qui circulait en Afrique du Sud.

Les références:

Archer et al. Epidemiologic investigations outbreaks of RVF in humans South Africaexternal icon.  Source Emerg. Infect. Dis. 2013,19: 1918-25.

Métras et al. Exploratory space-time analyses of Rift Valley fever in South Africa in 2008–2011external icon. Source PLoS Negl. Trop. Dis. 2012;6:e1808

Monaco et al.  RVF in Namibia 2010external icon.  Source Emerg. Infect. Dis. 2013, 19: 2025-7

2010 – Mauritanie

Durant les mois d’octobre et novembre 2010 des foyers de cas de fièvre de la vallée du Rift (FVR) ont été rapportés dans les provinces d’Atar and d’Inchiri, situées dans la partie nord de la Mauritanie. Les cas, humains et animaux, sont apparus peu de temps après des épisodes de pluies intenses et anormales. Des signes cliniques sévères et une importante mortalité ont été observés chez des dromadaires. Soixante-trois cas humains, dont 13 mortels ont été rapportés. Le virus de la FVR a été isolé à partir de prélèvements humains et de moustiques (Culex antennatus) capturés.

Les références:

Faye et al., Reemergence of RVF Mauritania, 2010.external icon Source:Emerg. Infect. Dis. 2014, 20-300.

El Mamy et al., Unexpected RVF outbreak Northern Mauritaniaexternal icon. Source: Emerg. Inf. Dis. 2011, 17-1894.

2010 – Afrique du Sud

En février 2010, l’Institut national des maladies contagieuses (INMC) d’Afrique du Sud a informé les CDC qu’une épidémie de fièvre de la vallée du Rift sévissait dans sept provinces du pays et qu’elle touchait autant les animaux que les humains. En date du 3 mai 2010, l’INMC a fait état d’un total de 172 cas humains de FVR et de 15 décès. Les patients les plus gravement touchés par la maladie avaient présenté des complications hémorragiques et des hépatites. L’analyse des facteurs de risques a montré que 139 patients sur 172 (81 % d’entre eux) avaient eu un contact direct avec des ruminants infectés par le virus de la FVR dans le cadre de leur travail.

Les références:

WHO Disease Outbreak News, 30 March 2010. Rift Valley Fever in South Africaexternal icon

2006 – Kenya, Tanzanie et Somalie

En décembre 2006, le Ministère de la Santé du Kenya avait reçu des signalements de décès inexpliqués associés à de la fièvre et des saignements généralisés provenant du district Garissa situé dans la province du nord-est. La confirmation du foyer fut établie par des tests d’isolement du virus de la fièvre de la vallée du Rift (FVR) sur 10 patients. Les CDC d’Atlanta déployèrent une équipe de 6 personnes du services des agents pathogènes spéciaux d’origine virale pour participer à une intervention rapide, réaliser des tests de diagnostic, créer et gérer une base de données, puis faciliter le transfert de technologies et la diffusion de messages relatifs à la santé publique. En collaboration avec le Programme international relatif aux maladies émergentes (IEIP) des CDC au Kenya, de l’OMS,  de Médecins sans Frontières et, d’autres partenaires, l’équipe s’est mobilisée pour effectuer des recherches de nouveaux cas, déterminer les facteurs de risque et réaliser une étude de suivi. Comme les flambées de FVR qui l’ont précédé, ce foyer fut également associé à de fortes pluies tombées peu de temps auparavant.

Les références:

Anyamba et al. Prediction assessment of RVF activity in East and southern Africaexternal icon. Source Am. J. Trop. Med. Hyg. 2010, 83(suppl 2): 43-51

Mohamed et al. Epidemiologic and clinical aspects of RVF outbreak in Tanzaniaexternal icon.  Source  Am. J. Trop. Med. Hyg. 2010, 83(suppl 2): 22-27

Nguku et al.  Investigation on a major outbreak of RVF Kenya 2006-2007external icon. Source Am. J. Trop. Med. Hyg. 2010, 83(suppl 2): 5-13

2000 – Arabie Saoudite et Yémen

En septembre 2000, le ministère de la santé du Royaume d’Arabie saoudite et ultérieurement le ministère de la santé du Yémen reçurent le signalement de cas humains de fièvre hémorragique inexpliquée et de morts d’animaux associées dans la région de la frontière sud-ouest entre l’Arabie Saoudite et le Yémen. Les CDC confirmèrent ensuite que l’origine du foyer était attribuée à la fièvre de la vallée du Rift. De multiples organisations nationales et internationales ont participé à la réponse sur le terrain.

Les références:

Update: Outbreak of Rift Valley Fever—Saudi Arabia, August—November 2000 Source: MMWR 2000, 49(43);982-985.

Outbreak of Rift Valley Fever—Saudi Arabia, August—October, 2000 Source: MMWR 2000, 49(40);905-908.

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