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Page d’accueil des CDC

Surveillance et préparation en réponse à la maladie à virus Ébola – New York, États-Unis, 2014



Isaac Benowitz, MD1,2, Joel Ackelsberg, MD2, Sharon E. Balter, MD2, Jennifer C. Baumgartner, MSPH2, Catherine Dentinger, FNP, MS2,3, Anne D. Fine, MD2, Scott A. Harper, MD2,3, Lucretia E. Jones, DrPH2, Fabienne Laraque, MD2, Ellen H. Lee, MD2, Giselle Merizalde2, Celia Quinn, MD3,4, Sally Slavinski, DVM2, Ann I. Winters, MD2, Don Weiss, MD2, Kari A. Yacisin, MD1,5, Jay K. Varma, MD2, Marcelle C. Layton, MD2 (Affiliations des auteurs à la fin du texte)

En juillet 2014, alors que l’épidémie de maladie à virus Ébola (Ébola) se propageait en Guinée, au Liberia et en Sierra Leone, un voyageur a transporté le virus Ébola en avion jusqu’au Nigeria et la maladie a été diagnostiquée chez deux membres du personnel soignant américains travaillant en Afrique de l’Ouest qui ont ultérieurement fait l’objet d’une évacuation sanitaire vers un hôpital américain. La ville de New York est un point d’entrée fréquemment utilisé par les voyageurs en provenance d’Afrique de l’Ouest, un refuge pour les communautés d’immigrants africains de l’Ouest qui retournent dans leur pays et le lieu de domicile du personnel soignant qui se rend en Afrique de l’Ouest pour traiter les patients atteints d’Ébola. La propagation actuelle du virus Ébola en Afrique de l’Ouest pourrait entraîner l’arrivée d’une personne infectée à New York. L’annonce faite le 30 septembre d’un cas d’Ébola diagnostiqué au Texas chez une personne récemment arrivée d’un pays touché par l’épidémie d’Ébola a encore renforcé la nécessité de prendre des mesures de préparation au niveau local pour faire face à Ébola à New York.

Pour s’assurer que New York est prête à gérer les cas d’Ébola et à enrayer la propagation de la maladie, le Département de la Santé et de l’Hygiène mentale (Department of Health and Mental Hygiene, DOHMH) de New York, en étroite coordination avec les hôpitaux et les médecins locaux, les organisations non gouvernementales et les groupes communautaires, la ville, l’État et les agences fédérales, a mis en place des systèmes de surveillance et de gestion des cas suspectés d’Ébola et des contacts, et s’est appuyé sur les protocoles généraux existants pour la reconnaissance et la prise en charge précoces des personnes atteintes d’une fièvre hémorragique virale. Les objectifs comprenaient l’identification rapide des patients atteints d’Ébola dans les établissements de soins de santé, la mise en application des mesures de contrôle de l’infection et le transport des personnes malades vers les hôpitaux par le biais de services médicaux d’urgence, notamment des personnes arrivant à l’aéroport international John F. Kennedy par des vols internationaux. Le renforcement de la planification a commencé immédiatement après une alerte des CDC concernant Ébola le 28 juillet 2014. Les critères de déclaration et les directives de contrôle de l’infection ont été élaborés en collaboration avec les hôpitaux locaux et envoyés aux hôpitaux et aux médecins par système d’alerte sanitaire électronique le 11 août. Les informations ont également été diffusées au cours de trois téléconférences couvrant toute la ville et lors de présentations orales destinées à des publics cibles (1). Le Département de Santé et d’Hygiène mentale a créé des formulaires de recueil de données et des protocoles de triage propres à Ébola et a formé son personnel à répondre aux appels téléphoniques.

Les directives donnaient pour instruction aux médecins d’appeler le DOHMH immédiatement après l’identification d’un patient répondant à la définition des CDC d’une personne faisant l’objet d’une enquête (Person Under Investigation, PUI) : une personne ayant voyagé dans une région touchée par Ébola dans les 21 jours de l’apparition des symptômes et présentant une fièvre de >38,5 °C et des symptômes évocateurs de la maladie, tels que des violents maux de tête, des douleurs musculaires, des vomissements, de la diarrhée, des douleurs abdominales ou des saignements inexpliqués. (Figure) (2,3).* Les directives fournissaient un lien vers le site Web des CDC contenant la liste à jour des régions touchées (4). Le DOHMH a également aidé les hôpitaux de la région à mettre en place des mesures pour l’isolement et la prise en charge des PUI ou des patients dont l’infection par Ébola est confirmée. Le DOHMH a distribué des affiches aux établissements de santé à accrocher dans les services des urgences, visant à encourager les patients à déclarer leur récent voyage dans un pays touché par Ébola à leur arrivée. Les médecins épidémiologistes du DOHMH étaient disponibles nuit et jour pour répondre aux questions des médecins et des hôpitaux au sujet des PUI ou d’autres personnes suspectées d’être atteintes d’Ébola, en se basant sur les directives correspondant essentiellement aux catégories de risque des CDC. Suivant ce système, les patients à risque élevé ou à risque faible d’exposition au virus Ébola sont transférés dans un autre hôpital, si la capacité de l’hôpital déclarant à prendre charge le patient est incertaine ; le test de dépistage du virus Ébola, s’il est indiqué et après consultation avec les CDC, peut être effectué au DOHMH, un test de confirmation étant réalisé aux CDC. Les patients doivent également être examinés pour éventuellement diagnostiquer d’autres maladies. Le protocole prévoit des analyses de laboratoire, telles qu’un hémogramme complet, des études de coagulation, des analyses de la fonction hépatique et un test de dépistage du paludisme pour aider à déterminer si le test de détection du virus Ébola est nécessaire. Les patients n’ayant pas besoin d’être hospitalisés peuvent s’isoler chez eux, avec un suivi quotidien par téléphone réalisé par les médecins épidémiologistes jusqu’à ce que les symptômes du patient s’améliorent et qu’Ébola ne soit plus une source d’inquiétude, ou jusqu’à ce que les symptômes s’aggravent ou persistent, entraînant un autre examen pour savoir s’il s’agit d’Ébola ou d’une autre maladie.

Le 6 octobre 2014, le DOHMH a reçu des questions de la part du personnel soignant concernant 88 patients : 49 patients (56 %) s’étaient rendus dans une région touchée au cours des 21 jours précédant l’apparition des symptômes et 28 (32 %) répondaient aux critères de voyage, mais pas aux critères cliniques. Sur les 11 patients (12 %) qui répondaient aux critères d’une PUI, aucun ne présentait de facteurs d’exposition à risque élevé ou faible. Un patient a été testé pour le virus Ébola, et le résultat s’est révélé négatif. Les autres diagnostics établis comprenaient le paludisme (8 patients) et la fièvre typhoïde (1 patient) ; le diagnostic de 2 autres patients était incertain. Deux patients ont été autorisés à rentrer chez eux alors qu’ils avaient de la fièvre et se sont isolés à leur domicile pendant plusieurs jours ; tous deux se sont rétablis. Le diagnostic de certains patients a pu se trouver retardé en raison de l’hésitation du personnel soignant à examiner les patients ou du personnel de laboratoire à manipuler les échantillons.

Ces événements ont démontré qu’il était faisable de mettre rapidement en place un système de surveillance renforcé pour une maladie telle qu’Ébola. Une deuxième alerte sanitaire électronique, envoyée le 3 septembre, soulignait la nécessité d’obtenir l’historique complet des voyages effectués par les patients fébriles et d’envisager le dépistage d’autres maladies, en particulier chez les patients sans antécédents connus d’exposition, et insistait sur le fait qu’aucune précaution supplémentaire n’était nécessaire pour réaliser les analyses de laboratoire sur les échantillons de ces patients (5,6).

La ville de New York a déjà été confrontée à des menaces pour la santé humaine en raison d’épidémies qui sévissaient à l’étranger, notamment la peste, le syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS), la rougeole, les nouvelles souches grippales à potentiel pandémique et, plus récemment, le syndrome respiratoire du Moyen-Orient (7). La nécessité d’obtenir l’historique complet des voyages des patients souffrant de fièvre et de rester attentif aux épidémies qui surviennent à l’étranger n’est pas une nouveauté. La sensibilisation du personnel soignant et l’attention des médias sont à leur maximum lorsqu’une nouvelle menace est identifiée, mais de telles menaces peuvent persister pendant des mois. L’établissement récent d’un diagnostic d’Ébola aux États-Unis chez une personne qui s’était rendue dans une région touchée souligne le fait que les départements de Santé doivent se préparer à répondre rapidement aux cas importés. Il est difficile pour les responsables de la santé et pour le personnel soignant de rester vigilants vis-à-vis d’événements à conséquence grave mais à faible probabilité et de maintenir un niveau élevé de préparation pour gérer de tels événements en toute sécurité. Les éléments essentiels mis en évidence dans ce rapport comprennent l’élaboration de critères de déclaration clairement définis, l’établissement et le maintien de relations et d’une capacité de préparation au sein du système local de soins de santé, et une communication rapide, fréquente et réactive avec les professionnels de la santé et le public afin de déterminer les inquiétudes et d’y répondre.

1Service d’investigation sur les épidémies, CDC ; 2Bureau des maladies transmissibles, Département de la Santé et de l’Hygiène mentale, New York, NY ; 3Épidémiologiste de terrain, Bureau chargé de la préparation et des interventions en matière de santé publique, CDC ; 4Bureau chargé de la planification et de la réponse aux situations d’urgence, Département de la Santé et de l’Hygiène mentale, New York, NY ; 5Département d’épidémiologie, Département de la Santé et de l’Hygiène mentale, New York, NY (Auteur correspondant : Isaac Benowitz, ibenowitz@cdc.gov, 347-396-2669)

Références

  1. New York City Department of Health and Mental Hygiene. 2014 Alert #22: Evaluating patients for Ebola virus disease in New York City. Available at https://a816-health29ssl.nyc.gov/sites/nychan/lists/alertupdateadvisorydocuments/nyc%20dohmh%20ebola%20health%20alert__8_11_14%20final.pdf Fichier PDF AdobeIcône du site web externe.
  2. New York City Department of Health and Mental Hygiene. 2014 Ebola virus disease evaluation algorithm. Available at http://www.nyc.gov/html/doh/downloads/pdf/cd/ebola-eval-algorithm.pdf Fichier PDF AdobeIcône du site web externe.
  3. CDC. Ebola (Ebola virus disease): signs and symptoms. US Department of Health and Human Services, CDC, 2014. Available at http://www.cdc.gov/vhf/ebola/symptoms/index.html.
  4. CDC. 2014 Ebola outbreak in West Africa – outbreak distribution map. US Department of Health and Human Services, CDC, 2014. Available at http://www.cdc.gov/vhf/ebola/outbreaks/2014-west-africa/distribution-map.html.
  5. New York City Department of Health and Mental Hygiene. 2014 Alert #27: Update: Ebola virus disease outbreak in West Africa. Available at https://a816-health29ssl.nyc.gov/sites/nychan/lists/alertupdateadvisorydocuments/nyc%20dohmh%20ebola%20health%20alert__9_3_14%20w%20algorithm.pdf Fichier PDF AdobeIcône du site web externe.
  6. New York State Department of Health. 2014. Revised NYS NYC laboratory guidelines for handling specimens from cases or suspected cases of Ébola virus disease. Available at http://www.nyc.gov/html/doh/downloads/pdf/cd/ebola-lab-guidelines.pdf Fichier PDF AdobeIcône du site web externe.
  7. CDC. Emerging infectious diseases: detection of notifiable diseases through surveillance for imported plague—New York, September–October 1994. MMWR 1994;43:805–7.

* Le 9 octobre, le DOHMH a modifié ses critères de déclaration pour y inclure la fièvre ou d’autres symptômes évocateurs de la maladie.

 Un modèle d’affiche figure à l’adresse : http://www.nyc.gov/html/doh/downloads/pdf/em/hospital-signs-tabloid.pdf Fichier PDF AdobeIcône du site web externe.


FIGURE. Algorithme d’évaluation de la maladie à virus Ébola (Ébola) – Département de la Santé et de l’Hygiène mentale de New York (DOHMH), 3 septembre 2014

L’algorithme ci-dessus présente le processus d’évaluation de la maladie à virus Ébola par le Département de la Santé et de l’Hygiène mentale de New York (DOHMH) en 2014. Les directives donnaient pour instruction aux médecins d’appeler le DOHMH immédiatement après l’identification d’un patient répondant à la définition des CDC d’une personne faisant l’objet d’une enquête : une personne ayant voyagé dans une région touchée par Ébola dans les 21 jours de l’apparition des symptômes et présentant une fièvre supérieure à 38,5 °C et des symptômes évocateurs de la maladie, tels que des violents maux de tête, des douleurs musculaires, des vomissements, de la diarrhée, des douleurs abdominales ou des saignements inexpliqués.

Abréviations : ASAT = aspartate aminotransférase ; ALAT = alanine aminotransférase.

* La liste à jour des régions touchées est disponible à l’adresse :http://www.cdc.gov/vhf/ebola/outbreaks/2014-west-africa/distribution-map.html.

 Le 9 octobre, le DOHMH a modifié ses critères de déclaration pour y inclure la fièvre ou d’autres symptômes évocateurs de la maladie.

§ Avec l’algorithme des CDC, le personnel soignant utilisant un équipement de protection individuelle adapté dans les établissements prenant en charge des patients atteints d’Ébola sont considérés comme n’ayant pas d’antécédents connus d’exposition, mais, selon les directives du DOHMH, s’ils commencent à avoir de la fièvre et présenter des symptômes évocateurs de la maladie dans les 21 jours après avoir séjourné ou voyagé dans une région touchée par Ébola, on considérera qu’ils ont subi une exposition à faible risque.

Texte alternatif : L’algorithme ci-dessus présente le processus d’évaluation de la maladie à virus Ébola par le Département de la Santé et de l’Hygiène mentale de New York (DOHMH) en 2014. Les directives donnaient pour instruction aux médecins d’appeler le DOHMH immédiatement après l’identification d’un patient répondant à la définition des CDC d’une personne faisant l’objet d’une enquête : une personne ayant voyagé dans une région touchée par Ébola dans les 21 jours de l’apparition des symptômes et présentant une fièvre supérieure à 38,5 °C et des symptômes évocateurs de la maladie, tels que des violents maux de tête, des douleurs musculaires, des vomissements, de la diarrhée, des douleurs abdominales ou des saignements inexpliqués.



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