Confirmation du décès par la fièvre de Lassa d’un ressortissant américain de retour du Liberia

Le 25 mai 2015, le CDC et le Département de la Santé et de l’Hygiène du New Jersey ont confirmé un décès par la fièvre de Lassa chez une personne de retour aux États-Unis après un séjour au Liberia. Le patient avait voyagé du Liberia à l’aéroport international JFK le 17 mai après avoir fait escale au Maroc. Le patient n’avait pas de fièvre au moment du départ du Liberia, n’avait pas fait état de symptômes tels que diarrhée, vomissements ou saignements pendant le vol, et n’avait pas non plus de fièvre à son arrivée aux États-Unis. Le 18 mai, le patient s’est présenté à un hôpital du New Jersey avec des maux de gorge, de la fièvre et un état général de fatigue. Selon les dires de l’hôpital, le personnel l’a interrogé sur ses antécédents de voyage le 18 mai et il n’a pas indiqué avoir voyagé en Afrique de l’Ouest. Le patient a été renvoyé chez lui le jour même et a signalé une température normale aux services de santé locaux le 19 et le 20 mai.

Le 21 mai, le patient est retourné à l’hôpital lorsque ses symptômes ont empiré. Il a été transféré vers un deuxième centre hospitalier adapté au traitement de fièvres hémorragiques virales. Les prélèvements envoyés au CDC pour dépistage se sont révélés positifs à la fièvre de Lassa le 25 mai. Les dépistages du virus Ebola et d’autres fièvres hémorragiques virales se sont révélés négatifs. Le patient était dans une chambre isolée lorsqu’il est décédé le 25 mai au soir.

Le CDC a rapidement envoyé une équipe d’intervention de spécialistes de la santé publique dans le New Jersey afin d’aider les représentants des autorités locales et nationales à réagir face à ce cas importé de fièvre de Lassa. Le CDC aidera les services de santé locaux et des États à identifier et évaluer le niveau de risque pour toutes les personnes ayant été en contact direct avec le patient. L’équipe a obtenu le manifeste du vol ayant effectué la liaison entre le Maroc et l’aéroport JFK, puis elle est entrée en contact avec les passagers qui étaient assis à moins d’un mètre du patient. Le CDC travaille conjointement avec les départements de santé locaux et des États, ainsi qu’avec les ministères de la santé, afin de contacter les passagers en question.

Bien que rarement observée aux États-Unis, la fièvre de Lassa est une maladie virale courante en Afrique de l’Ouest. Aucun cas de transmission interhumaine de la fièvre de Lassa n’a jamais été documenté aux États-Unis. Le cas de fièvre de Lassa du New Jersey est la sixième occurrence connue de ce virus chez les voyageurs rentrant aux États-Unis depuis 1969, sans compter deux patients convalescents. Le dernier cas a été signalé dans le Minnesota en 2014.

Bien que la fièvre de Lassa puisse causer des hémorragies chez les personnes infectées, cette maladie est différente du virus Ebola, responsable de l’épidémie actuelle en Afrique de l’Ouest. En général, la fièvre de Lassa est moins susceptible d’être fatale que l’Ebola. Le taux de décès du virus de Lassa est de l’ordre de 1 % tandis que celui de l’Ebola est d’environ 70 %. Le virus de Lassa est également moins susceptible d’être transmis d’une personne à une autre que l’Ebola.

En Afrique de l’Ouest, le virus de Lassa est porté par des rats qui le transmettent à leur tour aux hommes par contact avec l’urine ou les déjections de rats infectés. Dans de rares cas, le virus peut se transmettre d’une personne à l’autre par contact direct avec le sang ou les fluides corporels d’une personne contaminée. Le virus ne se transmet pas par simple contact, et les patients ne sont pas considérés comme contagieux avant l’apparition des symptômes. On estime qu’en Afrique de l’Ouest, chaque année, les cas de fièvre de Lassa varient entre 100.000 et 300.000 et que se produisent 5.000 décès liés à la fièvre de Lassa.

Des mises à jour seront fournies au fur et à mesure des progrès de l’enquête.